IV En conclusion...
Du point de vue clinique, pour en revenir à mon hypothèse d’un accord identitaire dans la voix, et donc de désaccord ou de couacs ou de dissonances de la voix, il est essentiel de développer avec son écoute et son regard, son audition.
Bien entendu ce fait de l’écoute du patient dans la musique qu’il produit inconsciemment au niveau immédiat de son geste vocal et au niveau plus latent de son style vocal induit l’écoute et l’audition de nos propres styles et gestes pour pouvoir en jouer.
En tant que professionnels du "psychocorporel" je suis appellée à devenir une professionnelle de la voix capable de modifier la sienne comme le fait un comédien.
Ce qui me renvoie à mon hypothèse de départ puisque je crois qu’une personne manifestant d’un accord identitaire peut jouer de tous les niveaux de la gamme. Elle peut manifester d’accents de basses comme d’aigus, le tout harmonieusement. L’histoire gelée dans sa vocalité, elle se l’est réappropriée et elle a pu parfois investir des accents et tonalités vocales inconnues d’elle jusqu’alors, qui lui font percevoir qu’enfin, sa voix "s’accorde" à ce qu’elle dit.
Ce qui me permet aussi d’introduire une question nouvelle et qui me passionne à propos de l’accord identitaire : à quel endroit lorsqu’il s’agit de "représentation" et d’"imaginaire", le travail artistique centré sur la voix, celui du comédien par exemple et le travail thérapeutique centré sur la voix, celui de l’analyste bioénergéticien par exemple, divergent-ils ? à quels endroits se rencontrent-ils ? Mais ceci est une autre histoire.